Se dé-couvrir en se montrant vulnérable.
La vulnérabilité. Tout le monde la connaît, mais personne ne veut avoir affaire à elle et encore moins la montrer. Parce que « le vulnérable » est, selon le dictionnaire Larousse, celui « qui peut être blessé, frappé », « qui peut être facilement atteint, qui se défend mal ». Le terme a pour synonymes « fragile » et « sensible ». Sorte de « talon d’Achille » plus ou moins généralisé, la vulnérabilité convoque, comme l’a montré Hélène Thomas, deux notions : la fêlure d’une part (la zone sensible, fragile, par où arrivera l’atteinte) et la blessure d’autre part (qui matérialisera l’atteinte) (THOMAS, 2010 : 43). La vulnérabilité désigne ainsi « une potentialité à être blessé » (SOULET, 2005).
Mais nous ne voulons surtout pas nous montrer blessée, fragile ou sensible. Alors nous nous cachons derrière une armure permanente, pour que personne ne voie ce que nous ressentons réellement. Devant le cousin qui annonce à toute la famille qu’il va devenir papa, devant la collègue qui nous murmure qu’elle est enceinte depuis peu et devant notre sœur, belle-sœur, voisine, copine et amie qui vient d’accoucher.
