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Se dé-couvrir en se montrant vulnérable.

La vulnérabilité. Tout le monde la connaît, mais personne ne veut avoir affaire à elle et encore moins la montrer. Parce que « le vulnérable » est, selon le dictionnaire Larousse, celui « qui peut être blessé, frappé », « qui peut être facilement atteint, qui se défend mal ». Le terme a pour synonymes « fragile » et « sensible ». Sorte de « talon d’Achille » plus ou moins généralisé, la vulnérabilité convoque, comme l’a montré Hélène Thomas, deux notions : la fêlure d’une part (la zone sensible, fragile, par où arrivera l’atteinte) et la blessure d’autre part (qui matérialisera l’atteinte) (THOMAS, 2010 : 43). La vulnérabilité désigne ainsi « une potentialité à être blessé » (SOULET, 2005).

Mais nous ne voulons surtout pas nous montrer blessée, fragile ou sensible. Alors nous nous cachons derrière une armure permanente, pour que personne ne voie ce que nous ressentons réellement. Devant le cousin qui annonce à toute la famille qu’il va devenir papa, devant la collègue qui nous murmure qu’elle est enceinte depuis peu et devant notre sœur, belle-sœur, voisine, copine et amie qui vient d’accoucher.



Seulement après… bien après… notre armure posée au sol, nous rentrons pleurer en secret, des grosses larmes d’incertitude, d’injustice, de désespoir, d’incapacité, de culpabilité et de honte. De ne pas avoir réussi à tomber enceinte, d’avoir été pris en otage de nos émotions, d’avoir perdu le contrôle et de ne pas être capable d’appliquer ce foutu lâcher prise ! Et une fois les larmes séchées, nous revenons à notre image parfaite, lisse et forte en pensant que c’est ce que le monde attend de nous. Alors que ce n’est pas le monde qui fixe les règles, mais bien nous-mêmes qui définissions l’image que nous voulons donner. Une image qui ne correspond en rien à ce que nous sommes réellement. Vulnérable.

Aujourd’hui je sais que de se montrer vulnérable et sincère, n’a rien à voir avec le fait d’être faible. Au contraire, ne pas me juger et montrer ce que je ressens au fond de moi-même rimes avec courage et force. C’est la preuve du chemin que j’ai parcouru, et c’est l’expression du respect et de l’amour que je porte à mon égard. 

« Remplacer son armure par l’amour pour soi. »

Une fois de plus, l’amour pour soi est la clé. Car si nous nous aimons telles que nous sommes, et ça inclus toutes nos facettes et émotions, nous n’avons plus besoin de nous cacher par peur du rejet et du jugement. Car un rejet ou un jugement peut seulement nous toucher, si nous nous rejetons et jugeons-nous-mêmes. En quelque sorte, nous aimer telle que nous sommes, réduit notre potentialité à être blessé, ce qui nous facilite à nous montrer authentiques et vraies. Nous montrer vulnérable devient facile et libérateur.

Je vous parle souvent de cet amour pour vous-même et ça peut vous paraître étonnant, ou chiant ;-), mais aujourd’hui je crois sincèrement que c’est la solution à absolument tout. Vous savez, suite à toutes ces années à désirer un enfant et à accompagner d’autres femmes dans cette situation, je peux aujourd’hui affirmer ce qui suit : « moins qu’une femme s’aime et s’accepte telle qu’elle est, moins qu’elle est proche d’elle-même, plus son sentiment d’urgence de vouloir avoir un bébé est grand. » Car souvent, c’est une manière détournée de combler ce manque d’amour propre avec un élément extérieur, qui est dans ce cas l’enfant. C’est lui la solution pour trouver cet amour manquant, pour aller mieux, pour avoir une place, pour se sentir vivre et il faut, de ce fait, qu’il vienne absolument et surtout immédiatement. 

Attention, je ne parle pas de l’envie de devenir maman, je parle de ce sentiment d’urgence, qui nous serre la gorge et qui nous coupe le souffle. De ce « il-me-le faut-MAINTENANT-sinon-je-vais-mourir-sentiment ». Si ça vous parle, je vous invite à lire l’article qui a été dédié à ce sujet : « voulez vous avoir un enfant ou être une maman ? »

« Pourquoi moi ? »

Vous savez, je me demande quasiment tous les jours pourquoi vous devez traverser tout ça. L’infertilité, les échecs, les fausses couches, le manque, tant de peine et tant de larmes. Et je sais que vous vous demandez la même chose.  

J’ai envie de me dire que c’est peut-être pour ouvrir cette porte qui mène à vous. Cette porte que vous avez bien fermée à double tour par peur de découvrir que la barre que vous vous êtes fixée est bien trop haute. Peut-être parce que vous avez besoin de vous dé-couvrir sans conditions et sans armure. Peut-être parce que vous avez besoin de faire l’expérience de vous aimer telle que vous êtes, malgré vos défauts et déficiences que vous pensez avoir. Et peut-être vous avez besoin de le faire avant de devenir maman.

« Pourquoi avant ? »

Parce que quand on court après l’amour, on ne peut pas pleinement profiter de la vie, ni de la maternité, ni de son enfant. Peut-être la vie a prévu autre chose pour vous, cette magie incroyable que j’ai la chance de vivre depuis cinq ans maintenant. 

Une magie extraordinaire, qui se déploiera pleinement dès que vous avez tourné la clé et ouvert grand la porte à tout ce que vous êtes. Une magie qui transformera absolument tout autour de vous et qui s’exprimera, comme des étincelles, à travers vos gestes, vos mots et votre regard. Un regard qui, bientôt, se posera sur ce que vous désirez le plus : votre enfant. 

Un enfant qui, à chaque fois qu’il plongera son regard dans le vôtre, y trouvera une sincérité toute particulière, qui lui racontera qu’il sera toujours le bienvenu et que toutes ses facettes, toutes ses peines et toutes ses joies font de lui un être unique et magnifique.

Et pendant que vous le regarderez grandir et devenir un être humain respectueux, qui s’accepte pleinement, qui n’a pas besoin de chercher l’amour à l’extérieur et qui ne se cachera jamais pour ce qu’il est, vous vous rendrez compte que tout ça, c’est grâce à la magie de votre histoire qui n’était pas parfaite au départ. 

Prenez soin de vous.

Jacqueline C.

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