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Quand bébé ne vient pas. Fêter l'heureux événement... des autres.

« Nous ne ressentons jamais les choses telles qu’elles sont. Nous les ressentons tels que nous sommes. »


Si ça fait un bout de temps que bébé se fait attendre, vous connaissez certainement ce sentiment d’impuissance d’être coincée dans une file d’attente dans laquelle tout le monde semble vous passer devant. La collègue, la meilleure amie, la voisine et la belle-sœur tombent enceintes les unes après les autres, avant vous. Leurs ventres s’arrondissent devant vos yeux et semblent se moquer, c’est en tout cas ce que vous pensez, de votre incapacité à faire ce qu’elles ont toutes pu faire si facilement.


Combien de fois j’ai été amenée à afficher un sourire au moment de l’annonce de la grossesse d’un couple proche, alors que je m’effondrais intérieurement. Mais à la place de suivre la première impulsion de fondre en l’arme et de quitter les lieux, je restais assise et faisais bonne figure en attendant de pouvoir rentrer pleurer en cachette. Car je ne suis pas sûre que l’entourage aurait pu comprendre mes larmes. En fin de compte, c’était une belle nouvelle et ça se fête ! Mais pour moi elle avait l’effet d’un tsunami. Après chacune de ces annonces, il me fallait plusieurs jours pour me reconstruire, me relever et pour me remotiver à croire qu’un jour ça serait mon tour.



J’étais coincée dans un cauchemar, dans une boucle perpétuelle, de laquelle je sortis visiblement toujours perdante. Je voyais les ventres ronds défiler devant moi, les bébés naître, grandir et même devenir grand frère ou grande sœur. Plus le temps avançait, plus j’avais honte, plus je me dévalorisais.


Cette dévalorisation se voyait amplifiée par le fait que j’étais habitée par une multitude de sentiments comme la colère et la tristesse, qui était étroitement lié une impression d’abandon, de trahison, de rejet, d’humiliation et d’injustice. Et dans mon désespoir, je ressentais bien sûre, et je vais le dire le grand méchant mot : la jalousie.


Ces sentiments n’étaient pas vraiment dirigés contre les couples et les femmes se trouvant dans cette heureuse situation, mais plutôt contre moi. Je me sentais comme une pestiférée, oubliée par l’existence, toujours et encore coincée dans ce mauvais rêve sans fin. Même si je voulais faire autrement, je ne pouvais pas échapper à ces émotions ce qui me faisait culpabiliser par-dessus tout le reste. Beaucoup plus tard dans le processus, j’ai compris que c’était normal de ressentir tout ce que je ressentais, et j’ai pu l’accepter. Quel bienfait !


Mais dans notre détresse du manque d’enfant, nous oublions souvent l’autre partie. Celle qui a juste décidé que c’était le moment opportun pour elle de fonder une famille. Elle ne l’a pas fait dans l’idée de vous faire du mal en vous passant devant. Si c’est une personne très proche et qu’elle est au courant de votre situation, imaginez à quel point ça doit être difficile pour elle aussi qui doit vous annoncer la bonne nouvelle.


Dans une relation d’amitié ou familiale, l’infertilité peut créer beaucoup de tensions, de malentendus et finalement participer à l’éloignement des deux parties. La communication est la seule chose qui puisse réussir à tisser un pont par-dessus le fossé créé par ces circonstances malheureuses. Essayez de parler de votre état et de partager ce que vous ressentez. De cette manière vous donnez une chance à l’autre partie de mieux comprendre votre situation. Enfin libérée du poids de vos émotions, vous auriez peut-être même envie de participer à la joie générée par cette nouvelle grossesse.


Par contre, n’hésitez pas à vous protéger. Si vous ne vous voyez pas affronter son ventre rond lors de la prochaine fête d’anniversaire, ou si vous ne vous sentez pas à la hauteur d’aller voir le nouveau-né à la maternité, n’y allez pas. Si les choses sont dites et claires, ça ne devrait pas poser de problèmes et si vraiment quelqu’un ne comprend pas, laissez tomber. On le sait, seules les personnes qui ont traversé le même chemin peuvent réellement se rendre compte de votre situation.


Une situation qui peut changer à tout moment. N’oubliez jamais ça ! Un jour la page se tournera et enfin, ça va être à votre tour d’annoncer cet heureux événement. D’abord votre grossesse et ensuite, l’arrivée de votre bébé. Et une chose est sûre, vous allez le faire avec une sensibilité toute particulière pour les femmes qui vous entourent.


Des femmes qui, vous l’avez appris, ressenti et compris, ne valent pas moins parce que leurs bébés n’ont pas encore trouvé le chemin jusqu’à elles. Des femmes qui, au contraire, valent bien plus, par leur force, leur courage, leur persévérance et leur énorme amour de maman qui les motivent d’aller encore et encore un peu plus loin, afin de permettre à leur rêve de voir le jour, un jour.


Prenez soin de vous.




Accompagnement du désir d’enfant

& guidance de vie au féminin. www.jacquelinecomte.ch



P.S.: voici la vidéo qui commente cet article :


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