Qui cherche... trouve. Chapitre 4 : la psychologie, les blocages inconscients.
Les 3 derniers articles traitaient des raisons « médicales » pouvant bloquer l’arrivée d’un enfant. Aujourd’hui je vous propose d’aborder un domaine tout aussi passionnant : nos émotions.

Mais c’est quoi exactement une émotion ?
Une émotion est l’expression corporelle d’une image que produit notre mental suite à une pensée. Notre cerveau stocke toutes nos expériences passées sous forme d'images, notre corps sous forme d'émotions. Faites le test : pensez à vos dernières vacances. Vous allez « voir » une image et ressentir une émotion. Chaque humain est en permanence piloté par ses émotions. Elles dirigent notre corps et règnent sur chacune de nos cellules. Chaque cellule est capable de les enregistrer et de s’en souvenir. De plus, elles communiquent non seulement entre elles, mais envoient des signaux à notre entourage sous forme d'énergie. Notre entourage est capable de capter cette énergie et de l'interpréter. C’est un fait. Les émotions influencent directement notre vie intérieure et extérieure. Que vous le vouliez ou non, que vous le remarquiez ou pas. Car comme le montre l’image de l’Iceberg, 80% de nos émotions sont inconscientes. Comment cela se fait-il ?
Parce que nous leur avons coupé l'accès. En effet, pour ne pas être « dérangé » par une émotion désagréable, nous nous interdisons inconsciemment de l'accueillir, de la ressentir et de traduire ses signes. L'émotion « rejetée » ne peut plus circuler et reste à l’intérieur de notre corps sous forme d’une énergie bloquée. Cette dernière représente un stress permanent pour notre organisme et dérange son fonctionnement naturel. Notre corps ne fait pas la différence entre une émotion provoquée par une expérience de l’instant présent et une émotion provoquée par une expérience du passé. Il est donc constamment sous l’influence des émotions bloquées du passée qui peuvent se traduire par différents
maux : nous en avons plein le dos, le ventre noué, la nuque coincée, le foie en crise, la tête qui tourne, le cœur déprimé… Cette réalité n’est plus un secret, et nombreux sont les stages et soins qui ont pour objectif de reconnecter l’humain à ses émotions. Cette prise de conscience a même atteint les entreprises, qui proposent ce module sous forme de « formation continue » à leurs employés.
Mais ce qui nous oblige vraiment à faire face à nos émotions, ce sont les crises dans nos vies. Il en existe
4 fondamentales : le deuil, la maladie, le divorce et le licenciement. Ces événements nous font perdre le
« contrôle », ou l’illusion d’avoir tout eu sous contrôle, ce qui nous propulse dans le vide. Nous nous retrouvons face à nous-mêmes et nous posons alors la fameuse question : « Qui suis-je ? ». Nous comprenons qu’aucun élément extérieur ne peut nous fournir la réponse, ni remplir ce vide indéfiniment. La seule solution consiste à aller à la rencontre de nous-même, en faisant appel à nos ressources intérieures. Il n’existe qu’un seul moyen pour y parvenir : passer par nos émotions stockées et bloquées afin de les libérer. Ce processus ressemble au pelage d’un oignon. Certaines couches d’émotions font partie de l’enfance, certaines de l’adolescence et d’autres, de notre vie d’adulte. Chaque couche nous apprend plus sur nous-même et sur qui on est véritablement.
Au moment où nous arrivons à atteindre nos émotions, à les mettre en lumière et à les libérer, nous ressentons de nouvelles sensations émerger, comme la joie, la sérénité, la paix et l’amour. Ceci est la preuve que l’énergie se remet à circuler ! Il se produit alors une chose étonnante: le monde qui nous entoure change… ou plutôt notre façon de le voir, change. Tout d’un coup, nous percevons les choses différemment, des solutions apparaissent, avec des nouvelles possibilités à explorer. Nous prenons d’autres décisions en accord avec notre nouveau ressenti et notre intuition fraîchement retrouvée. Tout a toujours été là, à portée de main. Nous avons juste changé de lunettes et nous nous apercevons qu’auparavant, nous ne voyions que le « négatif » alors que le « positif » était présent également.
Ça marche vraiment et je l'exprime tous les jours. Mais il n’est pas facile de changer notre vision quand nous nous trouvons en plein milieu d’une telle crise. Le désir d’enfant non abouti en fait partie et il est temps qu'on le reconnaisse comme tel, sachant que le mécanisme de cette spirale sans fin peut mener à une véritable impasse existentielle. Mais pourquoi cela ?
Parce que notre société actuelle est fortement orientée vers la performance et la réussite. On nous apprend que si nous voulons quelque chose, nous devons soit le désirer très fort, soit travailler très dur pour le mériter. Il en est de même pour le « désir d’enfant ». Mais ce désir n’est pas un désir ordinaire car sa réalisation ne tient ni à nous, ni à la médecine, ni à la cigogne. Seule la nature décidera et nous ne savons pas quand. Nous ne maîtrisons strictement rien, ce qui nous déstabilise terriblement. Pour nous rassurer, nous nous mettons à tout contrôler : nous étudions le moindre fonctionnement de notre corps à l’aide de courbes de température, de tests d’ovulation, d’ordinateurs de fertilité, nous analysons notre glaire, nous faisons en sorte d'avoir des rapports "au bon moment", nous tenons une liste des signes de notre corps après l'ovulation, nous veillons à l'alimentation du couple et vérifions que notre conjoint ne porte pas de pantalons trop serrés.... Mais quand toutes ces dispositions ne donnent pas le résultat souhaité, le doute s’installe et nous commençons à avoir peur.
Mais dans notre société ce n’est pas bien d’avoir peur, n’est pas ? Nous avons peur de cette peur, peur de la montrer, peur de ne pas être parfaite, peur d’être triste, peur de la jalousie, peur de la perte de contrôle, peur du doute, peur du temps qui passe, peur du mauvais fonctionnement de notre corps, peur des remarques des autres... nous pensons que ces émotions « négatives » vont gêner l’arrivée du bébé et mettons en place un mécanisme de résistance pour ne plus ressentir. Mais en agissant ainsi, la peur se met à grandir encore plus jusqu'à nous prendre en otage en quasi permanence. Or ce n’est pas la peur en soi qui nous tient prisonnière, mais le fait de lui résister et de la cacher ! Elle prend alors la forme d’une énergie bloquée dans notre inconscience et s’y ajoute un nouvel élément : le stress.
Comme déjà évoqué, toute énergie bloquée stresse notre organisme, agit directement sur notre corps et sur nos hormones. Le stress signale à notre corps qu’il est en danger et qu’il doit fuir. Un corps en fuite, fuit… et ne conçoit donc pas. C’est une spirale sans fin : plus le désir d’enfant dure, plus nous nous coupons de notre ressenti, plus le stress augmente, plus l’enfant ne vient pas. Nous nous enfonçons et nous perdons dans un profond état de tristesse ressemblant à celui du deuil. Plus rien n'a d’importance. Notre personne, notre couple et notre vie n’existent plus qu’à travers ce bébé qui ne vient pas. Beaucoup de femmes me disent : « si seulement je pouvais redevenir comme avant. Avant mon désir d’enfant, j’étais une personne joyeuse, épanouie et heureuse de vivre ».
Alors comment arrêter ce tourbillon de dévalorisation, de stress, d’angoisse et d’isolement ? Comment se remettre à exister, même dans l’attente ?
Le premier objectif est de vous sortir de ce tourbillon et de vous redonner la stabilité. Déculpabilisez-vous et enlevez-vous cette croyance que votre bébé ne vient pas parce que vous y pensez trop ou que vous ressentez du chagrin. Aucun travail émotionnel ne peut vous enlever les pensées à votre bébé, ni la tristesse et le manque que vous ressentez si votre enfant tarde à venir. Mais il est important de redonner une juste place à votre futur bébé. Ne faites pas de lui le centre de votre vie, mais un élément parmi d’autres. Comment ? Redevenez vous-même le centre de votre existence, en vous remettant à vous ressentir et à vous aimer telle que vous êtes. Le fait d’expérimenter que toutes les ressources se trouvent à l’intérieur de vous, vous amènera stabilité et sécurité.
Ce processus ne se fait bien sûr pas du jour au lendemain. Il faut oser plonger dans le vaste domaine de notre inconscient, et vouloir mettre nos émotions en lumière pour leur permettre de se libérer. Plusieurs méthodes existent pour accéder rapidement à notre inconscient et à le reprogrammer. Personnellement, j’obtiens de bons résultats avec la thérapie du corps émotionnel, combinée à des huiles essentielles. J’applique également des méthodes de détente profonde et différentes techniques de visualisation, d’affirmation et de coaching de vie. Pour accéder aux traumatismes plus profonds, je collabore avec des personnes qui excellent dans le domaine de l’hypnose, de l’EFT, de l’EMDR et de la kinésiologie. Mais vous n’avez pas forcément besoin d’une aide extérieure et vous pouvez arriver à de bons résultats en pratiquant l’introspection, la méditation, la visualisation d’images intérieures, ou toute activité liée à la créativité.
La solution la plus simple pour accéder à vos émotions est de RESSENTIR. Pour commencer, ne jugez pas vos émotions en bien et en mal. Vos émotions sont vos alliées et vous pouvez les voir comme des messagers. Les émotions existent pour vous donner des informations sur vous-même et sur votre fonctionnement. Nous devons les écouter, les respecter, les honorer et les libérer. Voilà un exercice que vous pouvez facilement faire depuis chez vous pour prendre conscience et libérer une émotion :
Dès que vous décelez une émotion ou une sensation « désagréable » dans votre corps, accueillez-là sans la juger et laissez-la prendre sa place. Dites-vous que c’est bien de ressentir de la peur, de la culpabilité, de la colère etc., parce que cette émotion va vous transmettre un message.
Ensuite, installez-vous confortablement, inspirez profondément et commencez un dialogue avec votre émotion (une seule à la fois) :
« Je te ressens » (essayez de la ressentir dans votre corps).
« Je te remercie d’exister » .
« Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? » .
« Qu’est-ce que tu veux me montrer ou dire ? » .
Vous pouvez voir des images, des phrases, des souvenirs, des mots, un sentiment dans le corps, etc. L’objectif est de rencontrer l’émotion et de s’en imprégner de plus en plus, afin de remonter à son origine. À la fin de l'introspection et dans le but de la libérer, nous lui disons simplement :
« Je te remercie d'exister. »
Au début, cet exercice demande un peu d’entraînement mais avec un peu de pratique, on le fait presque automatiquement.
Le deuxième objectif découle du premier : favoriser un état d’acceptation, qui touche tous les domaines de votre vie intérieure et extérieure.
Accepter notre état de « crise » et le fait que notre enfant nous manque à tel point que nous vivons difficilement ce désir d’enfant non abouti.
Accepter toutes les émotions qui accompagnent notre désir d’enfant.
Accepter le fait d’y penser et la peine que cela nous fait, afin d’enlever ce poids de nos épaules et déculpabiliser.
Accepter le fait que nous ne sommes pas parfaites.
Accepter d’assumer notre état et d’en parler. De sortir de l’isolement.
Accepter que votre enfant choisisse son chemin à lui pour nous rejoindre.
etc.
Toutes les énergies bloquées se remettent à circuler dès que nous vivons un état d’acceptation, qui n’est rien d’autre qu’un lâcher-prise. Le corps et l’esprit se détendent, les hormones se stabilisent et l’énergie se remet à circuler librement.
Le fait d’aller à la recherche de nous-même et de notre objectif de vie, donne non seulement un sens à cette période d’attente, mais nous permet également de redevenir maître de notre vie. La prise de conscience du fait que ce chemin n’est pas seulement souffrance, mais également une chance d’aller à notre encontre, fait émerger un sentiment de gratitude. La gratitude nous connecte activement au moment présent, ce qui nous aide à mieux entendre notre voix intérieure. Nous sommes alors plus réceptives pour voir de nouvelles solutions apparaître et… pour accueillir une nouvelle vie.
*Sources : livre "Gelassen durch die Kinderwunschzeit" de Birgit Zart - livre "Le principe Lola" de René Egli, le film "e-motion".
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